Raymonde et Gustave Rochet
L'ainée de la famille Annette, au centre, est née durant l'hiver 1935, sa mère Raymonde Rochet
l'a mise au monde avec une extrême facilité alors qu'elle avait à peine 18 ans. Son père Gustave Rochet
était considérablement déçu d'avoir une fille mais il ne le montra point. Il savait désormais que sa femme
était féconde, ils auraient le temps d'avoir de nombreux enfants. La seconde Hélène vint au monde
au printemps 1938, elle montra vite un caractère joyeux et espiègle (et fut incontestablement
la préférée de sa mère.) Le dernier des enfants : un fils fut conçu pendant une courte permission
durant l'été 1943. Le père voyait en cet enfant un heureux présage: la fin proche de la guerre.
Il fut baptisé Daniel, comme son grand-père paternel (mort pendant la première guerre).
La photographie a été prise dans la cour de la maison familiale au tout début de l'année 1945.
Quelques semaines avant l'incident qui se déroula à la fosse à purin.
A la fin de la guerre, Gustave Rochet rentra, miraculeusement, chez lui sans avoir pu serrer
dans ses bras son unique fils. Raymonde Rochet ne s'en remis jamais, Annette s'enfonça dans
sa timidité, seul Hélène avait toujours (en apparence) son éclat de joie dans les yeux et
son humour décapent. Raymonde et Gustave n'eurent plus d'enfant.
(Un texte en écho à celui de Doubles Noces, peut être qu'une série pointe le bout de son nez,
affaire à suivre...)