Abécédaire
T comme tache d'encre
Une petite masse noire aux contours poétiques et irréguliers. Un minuscule lac à l'encre stagnante gorgé de mots et de force. Un puits qui engloutit sans pouvoir révéler. Une tâche d'espoir et de désespoir. Une tâche d'effusion, de labeur et de sueur.
S comme signe
Une ligne qui fait signe tracé par la main elle fait sens et figure. Un signe telle une promesse, un présage, une réponse. Un noir sur blanc tracé sur le papier à tout jamais.
E comme écrire
Écrire pour le plaisir, pour signifier, chercher le mot juste et adéquat, le son mélodieux, écrire sans savoir sa destination. Écrire en cherchant, fouillant, bafouant... Écrire sans repères si ce n'est celui de la page blanche.
M comme marge
La marge d'un cahier tel un univers des possibles, un espace de liberté. À la frontière du signifiant, n'est ce pas-là ou tout s'explique, se décante, se déploie? Une barrière franchissable qui inspire.
R comme rature
Son son est aussi rapide et rude qu'une écorchure. Tel un chiffre venant bafouer les mots, elle permet non pas d'oublier mais de mettre de côté pour mieux avancer, progresser sans regretter. Un coup d'épée non mortel.
L comme ligne
Avec élégance mais force, elle ouvre le chemin, une voix possible dans l'univers de la page blanche. Un signe horizontal telle une lumière dans la profonde pénombre, une béquille sur laquelle on peux se reposer. Un signe qui nous guide.
C comme construire
Construire un texte pour donner à voir, à lire, à entendre. Architecturer des idées, élaborer des plans pour signifier, démontrer, expliquer. Construire avec l'écrit.