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Blog/ Virginie Bergeret
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15 août 2014

Le Rivage

Elle vivait là depuis presque cinq ans, elle avait vu l'annonce sur internet, elle avait postulé pour ce travail de femme de ménage dans cet hôtel deux étoiles. Il y avait noté: «avec vue sur l'océan». Avec son expérience et son jeune âge, elle reçut une réponse positive quelques jours après. Elle pris un billet simple Mayotte-Paris. Au téléphone, le gérant de l'hôtel lui avait précisé, nous sommes situés juste en face du bar le Rivage. Elle était montée dans le bus Paris-Dunkerque et elle était arrivée lui semble t-il au bord du monde. Elle s'est vite sentie à l'aise, elle s'est habituée au climat, à la lumière, à la façon de parler, de manger et de cuisiner. Son plaisir et son rituel de l'après midi pendant sa pause de 15h à 17H, était de marcher des heures durant sur la plage emmitouflée de la tête jusqu'aux chevilles. Seul ses pieds étaient nus sur le sable froid, dur et mouillé. A cet instant là, elle se sentait simplement vivante. La couleur de sa peau contrastait avec la couleur claire du sable fin. Elle déambulait jusqu'à la jetée qui se situait à deux kilomètres puis elle revenait, parfois elle prenait le bus et elle marchait à la découverte d'autres plages. Avant de reprendre son service, elle allait toujours boire un café au Rivage, elle s'était lié d'amitié avec les gérants. C'est là, qu'elle rencontra son futur mari. 

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8 août 2014

Astres et forêt

Au cœur de la forêt, trône la lumière galactique. Maître évasif pose ta question aux Mondes Suspendus, translucides et inodores. La chouette en guise de réponse pousse un cri déchirant. Derrière le fragile séneçon, dans les ronciers une masse fantomatique se déplace avec une furtive délicatesse. La bourrasque purifie les êtres, comme les choses. L'humidité et la fraîcheur sont désormais palpables. Avec le temps, j'apprends à me laisser bercer par les satellites stellaires.

Trop d'astres, trop de rébus, trop d'obscures présences, elle quitta le bosquet. Au bord du chemin, la lune est plus clémente. L'atmosphère est plus sèche, moins fraîche. Une minute ou quelques heures passent. La solide et solitaire obscurité ne veux pas céder. Quelques feuilles de chicorée, une fleur de pissenlit me confirme ma destinée. 

3 août 2014

Couvre-chef

Il l'a porté été comme hiver malgré le tissu rugueux et épais. Elle le protégeait aussi bien du froid que du chaud. C'était une casquette gavroche à la visière courte mais large, le haut du couvre-chef lui était légèrement bouffant surplombé d'un moyen bouton.

«Elle a fait la guerre» disait-il en plaisantant. Elle avait l'âge, tout comme lui elle était vieille et usée de l'intérieur.

Elle paraissait toujours extrêmement assortie à ses tenues, surtout à ses pantalons en velours couleurs automne. Elle était verte kaki à large carreaux, de ce fait elle était aussi idéale pour aller à la chasse.

Un jour, je trouvais le courage de lui poser la question qui me tourmentait l'esprit.

«-La nuit est-ce-qu'elle dort ta casquette?

-Oui bien sûr, m'avait il répondu, mais l'embêtant c'est qu'elle ronfle et ronronne. C'est pour cela que je l'enferme toujours dans mon tiroir.»

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