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Blog/ Virginie Bergeret

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10 septembre 2014

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10 septembre 2014

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15 août 2014

Le Rivage

Elle vivait là depuis presque cinq ans, elle avait vu l'annonce sur internet, elle avait postulé pour ce travail de femme de ménage dans cet hôtel deux étoiles. Il y avait noté: «avec vue sur l'océan». Avec son expérience et son jeune âge, elle reçut une réponse positive quelques jours après. Elle pris un billet simple Mayotte-Paris. Au téléphone, le gérant de l'hôtel lui avait précisé, nous sommes situés juste en face du bar le Rivage. Elle était montée dans le bus Paris-Dunkerque et elle était arrivée lui semble t-il au bord du monde. Elle s'est vite sentie à l'aise, elle s'est habituée au climat, à la lumière, à la façon de parler, de manger et de cuisiner. Son plaisir et son rituel de l'après midi pendant sa pause de 15h à 17H, était de marcher des heures durant sur la plage emmitouflée de la tête jusqu'aux chevilles. Seul ses pieds étaient nus sur le sable froid, dur et mouillé. A cet instant là, elle se sentait simplement vivante. La couleur de sa peau contrastait avec la couleur claire du sable fin. Elle déambulait jusqu'à la jetée qui se situait à deux kilomètres puis elle revenait, parfois elle prenait le bus et elle marchait à la découverte d'autres plages. Avant de reprendre son service, elle allait toujours boire un café au Rivage, elle s'était lié d'amitié avec les gérants. C'est là, qu'elle rencontra son futur mari. 

8 août 2014

Astres et forêt

Au cœur de la forêt, trône la lumière galactique. Maître évasif pose ta question aux Mondes Suspendus, translucides et inodores. La chouette en guise de réponse pousse un cri déchirant. Derrière le fragile séneçon, dans les ronciers une masse fantomatique se déplace avec une furtive délicatesse. La bourrasque purifie les êtres, comme les choses. L'humidité et la fraîcheur sont désormais palpables. Avec le temps, j'apprends à me laisser bercer par les satellites stellaires.

Trop d'astres, trop de rébus, trop d'obscures présences, elle quitta le bosquet. Au bord du chemin, la lune est plus clémente. L'atmosphère est plus sèche, moins fraîche. Une minute ou quelques heures passent. La solide et solitaire obscurité ne veux pas céder. Quelques feuilles de chicorée, une fleur de pissenlit me confirme ma destinée. 

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3 août 2014

Couvre-chef

Il l'a porté été comme hiver malgré le tissu rugueux et épais. Elle le protégeait aussi bien du froid que du chaud. C'était une casquette gavroche à la visière courte mais large, le haut du couvre-chef lui était légèrement bouffant surplombé d'un moyen bouton.

«Elle a fait la guerre» disait-il en plaisantant. Elle avait l'âge, tout comme lui elle était vieille et usée de l'intérieur.

Elle paraissait toujours extrêmement assortie à ses tenues, surtout à ses pantalons en velours couleurs automne. Elle était verte kaki à large carreaux, de ce fait elle était aussi idéale pour aller à la chasse.

Un jour, je trouvais le courage de lui poser la question qui me tourmentait l'esprit.

«-La nuit est-ce-qu'elle dort ta casquette?

-Oui bien sûr, m'avait il répondu, mais l'embêtant c'est qu'elle ronfle et ronronne. C'est pour cela que je l'enferme toujours dans mon tiroir.»

29 juillet 2014

La traversée du Nil

Au commencement, il y avait l'alpha. La terre de nos ancêtres, le continent africain, le passé avec la peur, l'oppression et la guerre.

L'Oméga, c'était la terre promise, la terre d'accueil, l'espoir de liberté, le sol italien, l'Europe avec un grand E. Dans mes rêves, la Méditerranée était tel un fleuve paisible et calme peuplé de sirènes, de trésors enfouies et d'espérance. Dans mes pires cauchemars, il s'agissait de la traversée du Nil peuplée de crocodiles et autres créatures aquatiques.

Je ne savais pas nager, mais Moïse n'ont plus m'avait-on enseigné. Je croyais en Dieu, je faisais confiance au Destin, à ma bonne étoile. J'étais un doux rêveur dès mon plus bel âge, sur les six personnes de ma fratrie, j'étais le seul à avoir survécu à l'épidémie et à la guerre. La rêverie préserve l'âme et le corps me semble t-il. 

Je poserais les pieds sur le sol européen. Je comptais honorer ma parole.

23 juillet 2014

Abécédaire

T comme tache d'encre

Une petite masse noire aux contours poétiques et irréguliers. Un minuscule lac à l'encre stagnante gorgé de mots et de force. Un puits qui engloutit sans pouvoir révéler. Une tâche d'espoir et de désespoir. Une tâche d'effusion, de labeur et de sueur.

S comme signe

Une ligne qui fait signe tracé par la main elle fait sens et figure. Un signe telle une promesse, un présage, une réponse. Un noir sur blanc tracé sur le papier à tout jamais.

E comme écrire

Écrire pour le plaisir, pour signifier, chercher le mot juste et adéquat, le son mélodieux, écrire sans savoir sa destination. Écrire en cherchant, fouillant, bafouant... Écrire sans repères si ce n'est celui de la page blanche.

M comme marge

La marge d'un cahier tel un univers des possibles, un espace de liberté. À la frontière du signifiant, n'est ce pas-là ou tout s'explique, se décante, se déploie? Une barrière franchissable qui inspire.

R comme rature

Son son est aussi rapide et rude qu'une écorchure. Tel un chiffre venant bafouer les mots, elle permet non pas d'oublier mais de mettre de côté pour mieux avancer, progresser sans regretter. Un coup d'épée non mortel.

L comme ligne

Avec élégance mais force, elle ouvre le chemin, une voix possible dans l'univers de la page blanche. Un signe horizontal telle une lumière dans la profonde pénombre, une béquille sur laquelle on peux se reposer. Un signe qui nous guide.

C comme construire

Construire un texte pour donner à voir, à lire, à entendre. Architecturer des idées, élaborer des plans pour signifier, démontrer, expliquer. Construire avec l'écrit.

 

20 juillet 2014

Ecrire

Cette année, comme l'an passé, j'ai suivi les cours d'écriture de France Bonnardel aux Bateliers. L'écriture et la lecture est un passionnant voyage, j'ai la sensation d'être au tout début d'une longue traversée. Cet été, je publierais sur mon blog certains textes écrits durant l'année. Bonne lecture.

20 juillet 2014

L'homme pierre

Il était né en février 1945, sous le nom de Johannes, durant un des hivers les plus rigoureux de Norvège, sa mère lui racontait toujours que la lumière blanche et éclatante n'avait pas pointé le bout de son nez depuis plusieurs jours, et que le thermomètre indiquait une température bien en dessous de zéro. Mais, il fût une belle récompense affirmait – elle. Un grand et beau fils après cette longue fratrie de fille. Il était né avec une grande tache dans le dos, une tache de vin allant du bas de son bassin à côté de sa fesse droite jusqu'en haut de son épaule gauche. Elle s'était élargi avec les années tout comme lui. Cela bien sûr, ses grandes soeurs ne l'avaient jamais vu, il avait toujours pris garde de ne jamais ôter sa chemise devant elles. Il avait peur de leurs railleries. Il eut le privilège d'être le fils aimé de sa mère mais il n'eut pas celui de partager la complicité que paraissaient partager ses soeurs. Seules la cadette, lui montrait de l'affection. C'est ainsi qu'il passa son enfance entouré tout en se sentant seul. En tant que garçon, il eut le droit de faire des études d'abord au collège puis au lycée d'Oslo. Il fut ensuite admis à l'école portuaire de Bergen. Il n'avait pas particulièrement l'âme d'un marin mais sa carrure était un atout dans le milieu maritime. Après ses études, on lui proposa un poste de contremaître au port de Stravanger au Sud du pays. Il passait ses journées à vérifier les cargaisons, déplacer les marchandises, comptabiliser les départs et les arrivées. Un matin une importante livraison provenant d'Allemagne devait arriver de gros blocs de granit qui devait servir à la reconstruction d'un temple protestant. Il supervisa scrupuleusement comme il en avait l'habitude le déplacement des géants blancs. Soudain au milieu de l'agitation des grues, des camions, des bateaux, du bruit quotidien et du froid, Johannes stoppa sa marche et se mit à contempler une de ses pierres. Elle était insondable, brute, parsemé d'aspérité, avec deux immenses veines, elle arborait des arêtes tranchantes. Sa couleur était d'un blanc mat et profond. Il se surprit à se reconnaître dans cette pierre. Lui, l'homme géant, solitaire et efficace. Il était aussi solide que cette pierre de l'extérieur, mais tout aussi fragile à l'intérieur. Il devait apprendre à prendre soin de lui-même comme il prenait soin de ses cargaisons.

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